Le Président de l'Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et la Lutte contre la Corruption a participé, le 2 décembre 2025, aux travaux de la conférence internationale sur la mesure de la corruption, qui s'est tenue au siège des Nations unies à New York et qui était organisée conjointement par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) et l'Académie internationale de lutte contre la corruption (IACA). Ont participé à cette rencontre de nombreux experts et institutions internationales œuvrant dans les domaines de l'intégrité et de la lutte contre la corruption. 

 

Dans son allocution lors de la séance plénière, le Président de l'Instance a souligné que les indicateurs font depuis toujours partie intégrante des efforts de lutte contre la corruption, étant donné que la mesure du phénomène reste le moyen le plus efficace pour l'interpréter et analyser ses contextes. Cependant, une lecture critique de l'expérience de mesure a démontré que les plus grands défis ne résident pas dans la production des indicateurs, mais plutôt dans la limitation de leurs conclusions. ‎ 

 

M. BENALILOU a souligné que le moment est venu de passer des indicateurs basés sur les perceptions à ceux basés sur les données. Il a précisé que cela permettrait de passer d'une phase de réaction à une phase d'anticipation. Par ailleurs, il a ajouté que la mesure de la corruption basée uniquement sur les perceptions et les impressions des citoyens, malgré son importance, ne donne qu'une image partielle de la réalité, alors qu'il est aujourd'hui nécessaire de s'appuyer sur des données factuelles qui mesurent les manifestations, les contextes et les trajectoires de la corruption. 

 

Il a également estimé que le véritable problème posé par un certain nombre d'indicateurs composites ne réside pas dans leur ambition, mais dans leur structure; ils cherchent en effet à tout regrouper en une seule image, ce qui alimente le débat sur la fiabilité de leurs résultats. En outre, ils ne font pas la distinction entre la mesure des moyens et la mesure de l'impact, alors que l'existence de moyens ne signifie pas nécessairement une réduction de la corruption. Ce constat renforce, selon le président de l'organisme, la nécessité de disposer de méthodologies précises et transparentes pour mesurer la transparence elle-même, afin que les résultats ne se transforment pas en chiffres dénués de sens. 

 

Partant de ce diagnostic, le président de l'Instance a rappelé l'importance de se servir des indicateurs non pas comme un produit final, mais comme des éléments d'apport au débat public. Il a appelé à l'adoption d'approches nationales multidimensionnelles fondées sur quatre axes fondamentaux : 

 

Sur le plan méthodologique, le président de l'Instance a appelé au développement de partenariats nationaux et internationaux afin de garantir l'intégrité des modèles statistiques adoptés, et à l'adoption un échantillonnage scientifique fiable permettant d'effectuer les comparaisons nécessaires et de garantir le respect des normes internationales en la matière. Il a souligné que les indicateurs nationaux de mesure de la corruption doivent être élaborés à l'issue d'une négociation scientifique qui transforme les résultats en un langage commun entre les systèmes, et non en simples rapports disparates. 

 

Il a également estimé que l'intelligence artificielle, l'analyse des mégadonnées et la saisie de signaux non conventionnels à partir de données ouvertes et de plateformes de réseaux sociaux sont devenues des outils indispensables pour anticiper les risques de corruption et en comprendre les modes opératoires. 

 

1) Écoute scientifique : à travers des enquêtes de terrain visant à mettre en lumière les expériences des citoyens en matière de corruption ; 

2) Baromètres de confiance à l'égard des institutions : étant donné que la corruption affecte les ressources, sape la confiance et affaiblit le développement et la légitimité ; 

3) Mesure structurelle à travers des cartographies de risques sectoriels : pour Détecter les zones de vulnérabilité avant la commission du crime, ce qui permet de passer de la mesure du niveau de corruption à la mesure de l'efficacité des politiques adoptées pour y faire face ; 

4) Combinaison entre les données quantitatives et l'analyse qualitative : vu l'importance des données, néanmoins leur interprétation contextuelle est encore plus importante. 

 

Le Président de l'INPPLC a conclu son allocution en soulignant que cette rencontre constituait une occasion pour rétablir la confiance dans les indicateurs, appelant à l'élaboration d'une feuille de route collective qui ferait de la mesure un outil de transformation, et non un simple moyen de constater la réalité. Il a également souligné que si le monde a passé des décennies à mesurer la perception de la corruption, le moment est venu de mesurer l'impact réel de la lutte contre ce phénomène. La corruption d'aujourd'hui ne peut plus être mesurée à l'aide des indicateurs d'hier, et la légitimité d'un indicateur découle de la méthodologie utilisée pour l'élaborer, et non de la répétition de ses résultats. Les données doivent devenir un levier de réforme, plutôt qu'un simple outil permettant de décrire la situation actuelle.

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